Je souhaite la bienvenue aux visiteurs de marque qui sont venus, nombreux, de plusieurs pays, rehausser de leur présence ce Congrès international de criminologie. Nous espérons que votre trop bref séjour au Canada sera heureux et que les délibérations du congrès marqueront un jalon important dans la criminologie. Je tiens à vous remercier de l'invitation que vous m'avez faite à devenir président d'honneur du congrès. Soyez assurés que c'est avec plaisir que j'ai accepté.

L'honneur qu'on a voulu me faire en me choisissant comme président de ce congrès me touche d'autant plus que c'est la première fois que la Société internationale de criminologie décide de tenir ses assises scientifiques sur le continent nord-américain. Je vous en suis doublement reconnaissant car, au-delà de l'insigne marque de distinction dont je suis l'objet, je sais bien que ce geste est une invitation aux jeunes nations à assumer à part égale des responsabilités nouvelles. Hier encore, nous étions enclins à considérer la recherche scientifique de base, n'ayant pas d'autre but immédiat que l'accroissement de notre patrimoine de connaissances, comme l'affaire exclusive des « vieux pays ». En dehors d'un milieu académique restreint, on ne s'intéressait aux découvertes nouvelles que dans la mesure où elles débouchaient sur des applications concrètes, dont on pouvait tirer profit pour d'ambitieuses réalisations techniques ou d'avides conquêtes économiques. Heureusement, sur ce continent où l'on a pris l'habitude de vivre à un rythme accéléré, nos façons de voir ne font pas exception à la règle et se modifient rapidement.

La tradition de nos congrès internationaux veut que le secrétaire général de la Société internationale de criminologie prenne pendant quelques instants Ja parole, en cette séance inaugurale, pour remercier tous ceux qui, à un titre quelconque, ont contribué à l'organisation de la rencontre mondiale qui débute aujourd'hui. Je le fais avec joie, mais aussi pourquoi ne pas le dire — avec une certaine gravité.

During the next few days, you will be examining various kinds of correctional treatment, among them imprisonment as punishment. Its character and effectiveness will be analyzed and its features scrutinized and evaluated. In that connection, your attention will naturally be focused on the contemporary scene and your interest centered in those methods of institutional treatment, which appear to hold the greatest promise of sucess. Therefore, the primitive elements remaining in many of our prison systems may not receive much attention, although their removal is necessary if we are to achieve a system of institutional treatment worthy of our highest aspirations. I have chosen to deal in this address with the most important of these primitive elements. It has been strangely neglected by historians of punitive imprisonment, because it was for a long time considered to be alien to imprisonment until it was gradually incorporated in that penalty, remaining to this very day a dominant feature in some prison systems.

With all reasonable caution, I believe it has been established that a feasible and safe method has been developed for identifying potentially delinquent children at the age of five or six, when they enter the first grade in school.

La littérature criminologique d'avant guerre ne comporte pas d‘étude criminologique portant spécifiquement sur le génocide. Le mot génocide est notoirement absent des manuels classiques. Des sociologues et des criminologues comme Syghele, Le Bon, Tarde ont abordé de loin le sujet en étudiant l'agression chez les foules révolutionnaires et dans les crimes collectifs. Pour étudier le génocide, il faut se référer aux historiens qui racontent et décrivent les génocides sans toutefois, et c'est normal, les étudier sous un angle criminologique ou psychologique. Soudain, après les procès de Nuremberg, une floraison d‘études éclôt. Le génocide entre de plain-pied dans le champ de la criminologie; le génocide est étudié par toutes les disciplines des sciences de l'homme qui regardent avec des yeux nouveaux ce phénomène si tragiquement ancien. Où commence ce crime que personne ne peut maintenant ignorer dans l'histoire des hommes?

The term general prevention is not well known in the English-speaking world, where in discussing the effects of punishment it is customary to distinguish between deterrence, reformation and incapacitation. Reformation and incapacitation refer to the effects on the convict, while deterrence refers to the effects on both the convict and an others.

Tout cas de délinquance juvénile étudié en tant que phénomène humain nous révèle que des facteurs à la fois exogènes et endogènes ont favorisé J'acte délictueux.

II arrive que seule l'immaturité affective, intellectuelle, sociale de l'auteur de l'acte doive être mise en cause.

Mais bien souvent il y a lieu de prendre en considération des altérations du complexe somato-psychique, de sérieux retards de maturation, de profondes perturbations dans le développement affectif.

Notre bon ami Marc Ancel avait bien raison lorsque, dans un travail pénétrant, il signalait que les deux notions qui situent la pensée pénale dans la ligne moderne et de l'avenir, ne sont autres que la prévention et le traitement. Il conviendrait de compléter ce croquis en ajoutant que, en vérité, les deux concepts contiennent en germe, sans plus, le programme complet d'une politique criminelle (criminologique), échafaudée sur des bases distinctes de celles d'il y a quarante ans.

Je dois commencer par déclarer qu'au moment où j'ai été informé que la Société internationale de criminologie m'avait chargé de préparer ce rapport, j'ai été véritablement flatté pour l'honneur et la confiance qui m'ont été accordés.

Mais lorsque j'ai essayé d'assembler la matière utile, à mon avis, à la rédaction du rapport même, j'ai senti en moi un malaise qui se transforma en perplexité jusqu'à réaliser en moi un sens de véritable angoisse.

Avant de nous étendre sur les méthodes psychologiques, thème qu'il nous est donné de relater, il convient de faire une synthèse brève des hypothèses criminelles, vu que l'emploi des méthodes psychologiques varie suivant les écoles prédominantes en ce qui concerne la genèse du crime.

The concept of social methods of treatment is an ambiguous one. For this ambiguity there are two main reasons. The first is the ambiguity of social treatment itself. The second is the well-recognized fact that treatment through social methods alone, without reference to the psychiatric or the psychological, is bound to be a sterile process.

The integration of the various methods of treatment within the treatment programme as a whole is perhaps the most important, and certainly the most difficult, problem in penology. All penologists have seen cases in which successful treatment has subsequently proved ineffective because aftercare has been inadequate. Although many of the difficulties can be overcome by goodwill, and especially by increasing the degree of communication between individuals, it is useless to deny that those who deal with offenders include professions who have very different roles to play in society, and that one must look for the best compromise between these roles rather than the abolition of all tension between them.

Wide recognition of the need for evaluative research in criminology is only about ten or fifteen years old, and it is therefore not surprising that little of this kind of research has been performed to date. There is usually a lag between announced awareness of a social need, bureaucratic budgeting to work on the need, and action to fulfill it. Moreover, the field of corrections has not had a prominent history of research, although every country has had long experience with the treatment of offenders, if “treatment” is interpreted in its broadest sense of societal reaction to crime and the captive criminals. In its more narrow meaning, treatment may be said to refer to the methods of control and reconditioning that today embrace sociological, psychological and allied disciplinary tools to train the minds of men to adjust to the prescriptions and proscriptions of the society in which they live. In this latter and more restrictive sense, correctional systems have had less experience: and it has been experience limited by money, time, and creative thinking.

The task of reporting on the evaluation of delinquency treatment regimes by objective tests is not an easy one. There are two main reasons for this:

• a) The tests which exist in this field are often suspect from the point of view of validity and reliability, and:

• b) So far, it is only rarely the custom for treatment regimes to be objectively measured, especially since psychologists—who are inclined to use measurement—rarely treat, and psychiatrists who do treat rarely measure, with the result that no close team approach exists. Fortunately, however, some exceptions do exist.

Avant de nous engager dans l'étude du thème qui nous a été imparti, il nous paraît nécessaire d'en préciser brièvement les limites afin d'éviter les malentendus. Comme l'indique le programme du Congrès, nous devons présenter l'état actuel des recherches effectuées pour connaître les réactions vécues que provoquent les divers traitements chez les délinquants.

Je n'ai pas l'intention — ou plus exactement la prétention — de vous présenter la synthèse des travaux du Ve Congrès international de criminologie. Je dois même vous avouer que cette nuit devant le nombre élevé des documents et des rapports que je devais consulter, j'ai éprouvé un sentiment de découragement. Je me suis demandé si je pourrais arriver à vous dire quelque chose de solide, en guise de conclusion à vos travaux.