L'honneur qu'on a voulu me faire en me choisissant comme président de ce congrès me touche d'autant plus que c'est la première fois que la Société internationale de criminologie décide de tenir ses assises scientifiques sur le continent nord-américain. Je vous en suis doublement reconnaissant car, au-delà de l'insigne marque de distinction dont je suis l'objet, je sais bien que ce geste est une invitation aux jeunes nations à assumer à part égale des responsabilités nouvelles. Hier encore, nous étions enclins à considérer la recherche scientifique de base, n'ayant pas d'autre but immédiat que l'accroissement de notre patrimoine de connaissances, comme l'affaire exclusive des « vieux pays ». En dehors d'un milieu académique restreint, on ne s'intéressait aux découvertes nouvelles que dans la mesure où elles débouchaient sur des applications concrètes, dont on pouvait tirer profit pour d'ambitieuses réalisations techniques ou d'avides conquêtes économiques. Heureusement, sur ce continent où l'on a pris l'habitude de vivre à un rythme accéléré, nos façons de voir ne font pas exception à la règle et se modifient rapidement.