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Published online by Cambridge University Press: 07 May 2025
Lorsque la Société Internationale de Criminologie a décidé en automne 1979, de consacrer sa première journée d’étude au problème de la violence en France, elle ne fut guère motivée par un penchant à l'impertinence. En effet, de toutes les activités criminelles, celle qui recourt à la violence constitue la plus spectaculaire et en même temps, la plus dangereuse des menaces contre la sécurité des individus et celle de la collectivité. L’échec des pouvoirs publics pour assurer cette sécurité est également lourd de conséquence : c'est sa légitimité qui est mise en cause aux yeux de l'opinion. Son affaiblissement provoque par ailleurs la naissance de groupes vindicatifs, tel le groupe ”Légitime défense”, qui risquent de prendre la loi en leurs mains. Une dégradation des mœurs politiques s'en suit qui, si l'on n'oublie pas l'enseignement de l'histoire récente, devient le précurseur de l'anarchie, puis de régimes politiques autoritaires ou totalitaires. La peur diffuse, résultant de sentiments d'insécurité, quelqu'en soit le fondement dans la réalité, est le fossoyeur des institutions démocratiques. La liberté exige des garanties qui sont rebelles à l'esprit de l'Etat policier. Plus on élargit des mesures ”préventives” de contrôle, de régulation, de surveillance, plus la marge des libertés dans la vie quotidienne des citoyens va se rétrécir.