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Published online by Cambridge University Press: 07 May 2025
A l’origine, la criminologie était avant tout une criminologie «pénitentiaire» centrée sur la personne incarcérée et une criminologie des «classes dangereuses». A ses débuts, «la criminologie part à la conquête de la prison (et)… à la conquête de la ville, notamment des «quartiers dangereux» (Pires, 1979, p. 26). Pendant longtemps, la criminologie en sera une de «passage à l’acte», s’intéressant presque exclusivement aux crimes et aux criminels conventionnels. D’aucuns voudraient encore limiter son domaine au fait «incriminé, sous diverses modalités variables, tout au long de l’histoire du droit pénal, … considéré comme crime par les groupes qui constituent l’Etat moderne, et… (au fait) vécu comme crime par son auteur» (Pinatel, 1977, p. 87). Malgré la multiplication des points de vue en criminologie, cette discipline est demeurée, sauf exceptions, très dépendante du droit pénal quant à la définition de son objet. La sociologie de la déviance, qui occupe une place importante, particulièrement dans la criminologie nord-américaine, s’était surtout intéressée, jusqu’à récemment, aux «nuts, sluts and perverts» (1). Somme toute, on peut affirmer que la criminologie a jusqu’ici privilégié l’étude de la criminalité traditionnelle ou conventionnelle (2), celle des «sans pouvoirs» (crimes of the powerless) (3).