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Dusan Kazic, Quand les plantes n’en font qu’à leur tête. Concevoir un monde sans production ni économie Paris, Les Empêcheurs de penser en rond, 2022, 386 p.

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Dusan Kazic, Quand les plantes n’en font qu’à leur tête. Concevoir un monde sans production ni économie Paris, Les Empêcheurs de penser en rond, 2022, 386 p.

Published online by Cambridge University Press:  22 August 2025

Élias Burgel*
Affiliation:
Université de Caen Normandie elias.burgel@unicaen.fr

Abstract

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Information

Type
Animaux et animalités (comptes rendus)
Copyright
© Éditions de l’EHESS

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References

1. Moins idéologique et moins large que d’autres formulations telles que « penseurs du vivant », elle présente le mérite d’orienter le débat vers les frontières disciplinaires et les méthodes en sciences humaines et sociales. Voir l’ensemble d’entretiens réalisés, durant la pandémie de Covid-19, par un journaliste culturel du Monde : Nicolas Truong, Les penseurs du vivant, Arles/Paris, Actes Sud/Le Monde, 2023. Et, parmi d’autres, le point de vue sarcastique et virulemment critique de Frédéric Lordon, « Pleurnicher le Vivant », Le Monde diplomatique, blog « La pompe à phynance », 29 sept. 2021, https://blog.mondediplo.net/pleurnicher-le-vivant.

2. À la différence de l’anthropologie des collectifs évoquée ici, centrée sur la question du vivant, la sociologie des collectifs d’inspiration latourienne s’est beaucoup plus souvent focalisée sur les objets, dans le sillage des Science and Technology Studies (STS) : voir Rémi Barbier et Jean-Yves Trépos, « Humains et non-humains : un bilan d’étape de la sociologie des collectifs », Revue d’anthropologie des connaissances, 1, 20071, p. 35-58. Certes, Bruno Latour lui-même – officiellement sociologue à l’École des mines pendant plus de vingt ans, rappelons-le – puis, dans ses pas, l’anthropologue Frédéric Keck se sont attachés à rendre un pouvoir agissant aux microbes. Autour de l’étude des collectifs entre humains et non-humains, les frontières disciplinaires et conceptuelles sont, en réalité, très poreuses et en permanente recomposition, ce qui n’est pas sans créer un brouillard méthodologique. Voir Frédéric Keck, « Anthropologie des microbes. L’oubli de l’immunologie et la révolution du microbiome », T. N. Beltrame, S. Houdart et C. Jungen (dir.), no spécial « Mondes infimes », Techniques & Culture, 68, 2017, p. 230-247.

3. Florence Burgat, Qu’est-ce qu’une plante ? Essai sur la vie végétale, Paris, Éd. du Seuil, 2020. Voir la recension d’Enrique Utria, « Pas bêtes les plantes », La Vie des idées, 16 sept. 2020, https://laviedesidees.fr/Florence-Burgat-plante-vie-vegetale.

4. Florent Kohler, « Blondes d’Aquitaine. Essai de zooanthropologie », Études rurales, 189, 2012, p. 155-174, ici p. 157. Voir, plus généralement, Éric Baratay, Le point de vue animal. Une autre version de l’histoire, Paris, Éd. du Seuil, 2012 ; id., Biographies animales. Des vies retrouvées, Paris, Éd. du Seuil, 2017 et id., Cultures félines, xviiie-xxie siècle. Les chats créent leur histoire, Paris, Éd. du Seuil, 2021.

5. Citation empruntée à Jean-Pierre Digard, par ailleurs très, voire trop, hostile à toutes les réflexions sur le non-humain : « Le tournant obscurantiste en anthropologie. De la zoomanie à l’animalisme occidentaux », L’Homme, 203-204, 2012, p. 555-578, ici p. 561.

6. Dominique Guillo, « Le regard de l’anthropologie de la nature et des Animal studies sur les animaux. Flottements et impasses de perspectives très anthropocentrées », Zilsel, 7, 2020, p. 217-234, ici p. 225.

7. J.-P. Digard, « Le tournant obscurantiste en anthropologie », art. cit., p. 572.

8. Si certains comportements des sociétés paysannes anciennes peuvent sembler, rétrospectivement, respectueux de l’environnement et du non-humain, ils doivent néanmoins être « interprétés en fonction de leur environnement technique », d’une rationalité économique spécifique et d’une vision systémique de l’espace agraire : Annie Antoine, « Les sociétés rurales anciennes ont-elles pensé les activités agricoles en termes de développement durable ? Écologie des pratiques agraires traditionnelles dans les espaces bocagers de la France de l’ouest », Histoire et Sociétés Rurales, 61, 2024, p. 43-72, ici p. 67. Pour une bonne étude de cas, qui s’attache à étudier le rapport aux animaux (ambivalent et complexe) d’un paysan du Missouri de la période charnière du premier xixe siècle, en l’englobant dans l’économie morale d’une exploitation, voir Soazig Villerbu, « Le plomb, les voisins et les bêtes. Une vie de fermier dans les monts Ozarks, 1837-1843 », Histoire et Sociétés Rurales, 58, 2022, p. 81-113.

9. François Sigaut, « La formule de Mauss », G. Guille-Escuret (dir.), no spécial « Efficacité technique, efficacité sociale », Techniques & Culture, 40, 2003, https://doi.org/10.4000/tc.1538 : « Dans la mesure où elle s’est voulue entièrement interprétative, l’anthropologie dite postmoderne (je me demande bien pourquoi) s’est enfermée dans une impasse. Car les activités humaines ne sont pas seulement intentionnelles, elles sont d’abord matérielles, le plus souvent même elles sont intentionnellement matérielles. Croire qu’on peut se contenter de les interpréter, c’est croire qu’on peut séparer l’intention de son objet, de ses moyens, de ses déterminations. C’est, en somme, réduire l’intentionnel à l’irrationnel, c’est-à-dire à l’arbitraire, au symbolique, pour ne pas dire au fantasme. [...] Il me semble pourtant que si on vide une culture, quelle qu’elle soit, de son contenu rationnel, il n’en reste pas grand-chose. »

10. Sur l’orang-outan, voir Silvia Sebastiani, « L’orang-outan des Lumières. À la recherche du chaînon manquant » dans le présent numéro des Annales HSS, p. 47-87. Sur les plantes, voir Jan Synowiecki, « Ces plantes qui sentent et qui pensent. Une autre histoire de la nature au xviiie siècle », Revue historique, 694, 2020, p. 73-104 et id., « Se rendre sensible aux plantes : le cas de la sensitive au xviiie siècle », Q. Deluermoz et al. (dir.), no spécial : « Insensibilité », Sensibilités, 11, 2023, p. 84-90. Sur le monde vivant marin, voir : Daniel Faget et Daniel Vielzeuf, « Le vase et le microscope : origines et développement d’une connaissance scientifique du corail rouge de Méditerranée (xvie-xxie siècle) », L. Lo Basso et O. Raveux (dir.), no spécial « Autour du corail rouge de Méditerranée », Rives méditerranéennes, 57, 2018, p. 157-180 ; Olivier Perru, « L’abbé Jacques-François Dicquemare, un zoologiste havrais et ses découvertes sur les anémones de mer », Bulletin d’histoire et d’épistémologie des sciences de la vie, 19-2, 2012, p. 143-160. Plus généralement, voir Stéphane Van Damme, Seconde nature. Rematérialiser les sciences de Bacon à Tocqueville, Dijon, Les Presses du réel, 2020.

11. Pour une vision très critique (et un peu pamphlétaire) des « penseurs du vivant » – parmi lesquels D. Kazic –, qui se place sur un plan plus idéologique et environnementaliste que les lignes qui précèdent, tout en présentant avec elles des convergences, voir : Alexandra Bidet et Vincent Rigoulet, Vivre sans produire. L’insoutenable légèreté des penseurs du vivant, Vulaines-sur-Seine, Éditions du Croquant, 2023. Voir aussi la critique de cette critique, qui invite à ne pas condamner en bloc l’anthropologie des collectifs, à mieux comprendre les ressorts du succès éditorial des écrits sur le non-humain et à éclairer la manière dont certains « penseurs du vivant » (sans doute pas tous) « peuvent se prévaloir de la prestigieuse légitimité des sciences tout en s’exonérant de leurs contraintes » : Thibault Le Texier, « Que pensent les penseurs du vivant ? », En attendant Nadeau, 182, 4 oct. 2023, https://www.en-attendant-nadeau.fr/2023/10/04/que-pensent-les-penseurs-du-vivant/.