Cette note de recherche examine le nationalisme identitaire de la Coalition Avenir Québec (CAQ) depuis son arrivée au pouvoir, à travers une analyse qualitative des débats parlementaires à l’Assemblée nationale du Québec (2018–2023). En s’appuyant sur les discours des élus caquistes, elle explore comment la CAQ définit et met en oeuvre son nationalisme identitaire, caractérisé par un interventionnisme fort en matière d’immigration, de laïcité et de protection de la langue française. Il s’agit de montrer que, face à une réforme du fédéralisme bloquée et au refus de la souveraineté à deux reprises par la population, la CAQ substitue aux aspirations déchues de souveraineté du Québec et aux tentatives de réforme de la fédération une affirmation franche des « frontières imaginées » de la nation québécoise, c’est-à-dire des marqueurs qui définiraient « un vrai Québécois ». Grâce à un large corpus de débats parlementaires et à un codage thématique qualitatif, l’analyse met en évidence l’ubiquité du discours identitaire dans l’action gouvernementale de la CAQ. Enfin, cette note de recherche souligne le potentiel heuristique de l’analyse des discours parlementaires pour mieux comprendre les transformations contemporaines du nationalisme québécois.

It is the orthodox view in the cosmopolitan and normative international relations literature that Immanuel Kant is a staunch critic of European colonialism. This paper offers a far more critical stance towards Kant’s position with respect to minority nations and stateless Indigenous peoples through an analysis that draws on the criticisms developed by his contemporary and former student, Johann Gottfried Herder. The paper proceeds in three parts. In the first section, I present the evidence in favour of seeing both Kant and Herder as strident opponents of colonialism. In the second section, I then show the problems that arise in Kant’s position when his views on the state and property rights are taken into consideration. Kant’s coupling of the nation and state in contrast to Herder’s insistence that they are separate entities is highlighted as a crucial distinguishing point in their positions. In the third and final section, I indicate how Herder provides a far deeper critique of colonialism than Kant, also due to his recognition of the problematic nature of ideological pronouncements of progress.