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A study on deprivation of Liberty
Published online by Cambridge University Press: 07 May 2025
Le style et le mode de pensée dans une société sont déterminés par les traditions, les institutions, les lois, les connaissances acquises et la culture… La démocratie est née sous le signe de la liberté qui est à la fois un principe de pensée et un mode de vie. La société pénale est une négation de la démocratie; cette réalité devient évidente lorsqu'on considère que l'existence même des prisons est basée sur la privation de la liberté.
Lorsque la liberté est perdue, l'homme devient conscient de toutes les conséquences de sa perte. Ceci est vrai même pour les prisonniers récidivistes qui pour une raison ou une autre ne purent s'astreindre aux exigences de la vie libre. Quand la liberté est perdue, la réaction la plus commune est de se sentir persécuté; cette réaction existe même lorsqu'un prisonnier reconnaît un degré de culpabilité légale ou morale. Pour les prisonniers, surtout pour les prisonniers récidivistes, le persécuteur est la société. Dans les prisons, les symboles les plus vivants de la société sont les gardiens. La société, une abstraction, ne peut être attaquée, mais les symboles peuvent être haïs et persécutés. Les gardiens sont pour les criminels une cible de choix. Les persécutés cependant deviennent facilement des persécuteurs. Entre les surveillants et les surveillés existe des transactions émotives et réelles et dans ces échanges à la fin on ne peut discerner qui sont les surveillés et qui sont les surveillants.
Pour que les relations thérapeutiques soient établies entre les gardiens et les prisonniers, les liens paranoïaques qui les unissent et les séparent à la fois doivent être brisés par une analyse mutuelle entreprise par les uns et les autres. Ces liens sont difficiles à défaire, les deux groupes s'accusant d'être persécutés et persécuteurs, ne se rendant pas compte qu'il sont à la fois des persécutés et des persécuteurs. Ces liens peuvent être analysés par la création d'un milieu thérapeutique difficile mais possible à établir dans une prison. Dans un centre de traitement expérimental pour les récidivistes (centre établi en coopération avec le «New York Department of Corrections » et la Clinique de la Psychiatrie légale de l'université McGill), ce couple antagoniste se rencontre quotidiennement. L'anayse des relations entre les prisonniers et les gardes est plus que l'analyse de deux groupes d'hommes en uniforme; c'est en fait un échange entre des hommes libres qui désirent que d'autres le deviennent.
Observations on which this paper is based were made during the training period of correctional officers for Clinton Prison Diagnostic and Treatment Center. This therapeutic community for the treatment of persistent offenders was recently established by the Department of Corrections of New York State and the Board of Parole of New York State in co-operation with the Governor's Special Committee on Criminal Offenders and McGill University.